Mme Kalanzaya Vanessa est notre assistante logistique et financière. Née à Lubumbashi en Avril 1990, elle est la cadette d’une famille de 6 enfants. Son parcours scolaire et académique est résolument congolais, réalisé à travers plusieurs villes du pays : D’abord à Lubumbashi (maternelle), puis à Matadi (études primaires et secondaires) et enfin à Kinshasa (études universitaires) où elle réside actuellement. Licenciée en 2013 en Relations internationales (option politique internationale) à l’Université Pédagogique Nationale, elle a complété son cursus avec des formations en comptabilité (OHADA) et en Informatique.
Pourquoi travailler chez POSAF, une association de santé, lorsqu’on est diplômée en relations internationales ?
Pour moi, en tant qu’ “internationaliste”, POSAF me permet de me retrouver dans mon domaine de formation initial. C’est vrai que c’est une ONG de santé, mais elle a une dimension internationale certaine. Voyez, POSAF regroupe les experts de santé de plusieurs pays d’Afrique et elle fait le pont entre la RDC et ces pays africains. Dans ce sens, en tant qu’ONG, et puisqu’elle va au-delà des frontières pour lutter contre la tuberculose et le VIH/SIDA, elle fait partie des acteurs des relations internationales.
C’est ce caractère international de l’association qui m’a permis de m’y intégrer plus facilement. Et lorsque nous avons eu des levées de fonds par exemple, j’ai pu exercer mes compétences apprises de négociation dans les discussions pour convaincre les partenaires dans la mobilisation des ressources.
Alors, même si ce n’était pas mon milieu de départ, celui auquel je m’attendais à partir de ma formation académique de base, je m’y suis plutôt bien adaptée.
Comment qualifieriez-vous l’action de POSAF dans le paysage associatif et sanitaire congolais?
Quand je considère l’action de POSAF, je pense à deux choses : l’importance et la nécessité.
Premièrement, l’action de POSAF est importante parce qu’elle participe à éliminer la tuberculose et le VIH/SIDA en Afrique en accompagnant les programmes et projets de la Ligue (…). A côté de ça, l’ONG renforce la capacité des jeunes médecins à travers leur formation, les préparant ainsi à participer au développement du pays en devenant des leaders dans ce domaine.
Deuxièmement, si l’action de POSAF est nécessaire, c’est qu’elle occupe une place encore trop peu exploitée en RDC. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’ONG dans le pays, mais il n’y en n’a pas beaucoup qui travaillent sur la question de la tuberculose et du VIH. Dans cette optique, la présence et le travail de POSAF dans le paysage associatif sanitaire congolais est vraiment d’une grande nécessité.
Comment vous épanouissez-vous en tant que femme au sein de POSAF ?
Comme je le disais plus haut, le fait de travailler à POSAF m’a permis de développer toute une série de compétences, et c’est un avantage certain.
Il y a aussi les rencontres humaines… Une fois, nous avons reçu des enfants qui souffraient du VIH/SIDA et j’ai été frappée de constater à quel point, malgré leur maladie, ces enfants étaient si positifs. ça m’a beaucoup touchée, et depuis, j’ai adopté une attitude plus positive par rapport à la vie en général.
Et puis même au travail, avec les collègues. J’ai vraiment fait de belles rencontres dans le cadre de mon travail à POSAF. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas grand monde, j’étais plutôt seule. Puis, au fur et à mesure de l’arrivée des nouvelles recrues, administratifs ou médecins, j’ai pu nouer des relations avec eux et j’ai découvert de belles personnalités. ça aide pour créer un environnement de travail sympathique! [sourire]
Maintenant, pour ce qui est de mon adhésion en tant que femme, c’est à POSAF que j’ai réellement pris conscience de mes possibilités en tant que femme. Vous savez, la femme est souvent considérée comme un objet, et elle peut être victime d’injustice, d’exclusion et rester vivre dans une certaine dépendance économique. En arrivant chez POSAF, en rencontrant des femmes battantes comme le Dr Henriette Wembanyama, je me suis rendue compte que les femmes pouvaient être fortes et avoir une indépendance financière suffisante pour être directrices de leur propre organisation. Pour moi, elle est un témoignage, un exemple à suivre, et quelque part, je me suis dit que je pouvais faire comme elle.
Un souhait pour POSAF et/ou pour les femmes dans les associations de santé?
à POSAF, je souhaite une année associative pleine de joie et des rencontres. Des rencontres à la fois humaines et professionnelles, notamment à travers les manifestations festives que nous organisons ou auxquelles nous participons, afin que nous puissions trouver davantage de partenaires congolais, africains et internationaux. Et puis pour les femmes à POSAF, je souhaite que nous ayons plus de jeunes médecins, pleines d’énergie, pour nous permettre d’atteindre nos objectifs et de transformer nos rêves en réalité. Voilà ce que je souhaite aux femmes de Pont Santé.